Renaissance : Nouvelles Voies | Renaissance: New Ways
Séminaire Virtuel Interdisciplinaire | Virtual Interdisciplinary Seminar | 2021-22
9e séance | 9th session
L’Humanisme en question
Humanism in question
Jeudi 25 mai 2023 | Thursday, May 25, 2023
à 11h-14h (New York) / 17h-20h (Paris)
at 11am-2pm (NY) / 5-8pm (Paris)
JAN MIERNOWSKI
(University of Wisconsin-Madison / University of Warsaw)
Is Posthumanism a Humanism?
Contrary to Sartre’s L’Existentialisme est un humanisme, my talk is not a position paper but a question I am submitting to a mixed panel of Renaissance humanists and contemporary posthumanists. This chronological grand écart intentionally bypasses neo-Kantian humanism. The discussion I am moderating revolves around three contentious issues: the place of humans in the hierarchy of beings vs. their dissolution in vibrant matter; humanity conceived as the object of an open-ended inquiry vs. being understood as posthuman subjectivity; and the hermeneutics of meaning vs. the processing of information. These contrasted views of Renaissance humanism and posthumanism suggest a negative answer to the initial question of my paper. However, posthumanism is still a humanism to the extent that it asks, with Rosi Braidotti, what kind of humans we are becoming in this posthuman predicament.
ANTOINE COMPAGNON
(Collège de France; Columbia University)
Les humanistes croyaient-ils à l’humanisme ?
L’humanisme a été souvent mis en cause durant la période récente : trop européen, occidental, patriarcal. Mais de quand date exactement l’humanisme ? Si Michel Foucault avait raison de soutenir que l’homme est une invention du XIXe siècle, les hommes du XVIe siècle (et les femmes) ne doivent-ils pas être absous de leur prétendu humanisme ?
Répondant(e)s || Respondents
PAULINE GOUL (University of Chicago)
FREDERIC TINGUELY (Université de Genève)
Organisé par || Organised by
Association Humanisme & Renaissance
Center for Early Modern Studies, University of Wisconsin-Madison
8e séance | 8th session
Renaissance et bande dessinée
Renaissance and Comics
vendredi 3 février 2023 | Friday, February, 2023
à 7h-10h (New York) / 12h-15h (Londres) / 13h-16h (Paris) / 21h-00h (Tokyo) / 23h-02h (Sydney)
at 7am-10pm (NY) / 12-3pm (London) / 1-4pm (Paris) / 9pm-12am (Tokyo) / 11pm-2am (Sydney)
BENOÎT PEETERS
(écrivain et scénariste, Collège de France, chaire annuelle de création artistique)
Aux origines de l’album La Tour
Troisième album de la série des Cités obscures, La Tour (Casterman, 1987) – après Les Murailles de Samaris et La Fièvre d’Urbicande, situées entre 1880 et 1930 – représente un bond dans le temps. Ce récit allégorique, nourri des variations de Bruegel et d’autres peintres sur la Tour de Babel, propose un parcours à travers différentes époques étagées dans la verticalité de la Tour que traverse Giovanni Battista, son personnage principal, d’un monde de type médiéval à la Renaissance et aux guerres napoléoniennes. En développant les possibilités narratives et mythiques du tableau de Bruegel, l’album construit en même temps un ensemble architectural disparate, où s’agitent des sociétés hétérogènes, entre enthousiasme des bâtisseurs et menaces de ruine. D’autres références centrales, comme Léonard de Vinci et Paracelse, à côté de Piranèse, informent l’architecture de l’édifice et l’intrigue. Cette rencontre avec Benoît Peeters est l’occasion de l’entendre développer les voies selon lesquelles l’univers de la Renaissance s’est fait source d’inspiration.
Third album in the Cités obscures series, La Tour (Casterman, 1987) – after Les Murailles de Samaris and La Fièvre d’Urbicande, set between 1880 and 1930 – represents a leap in time. This allegorical story, nourished by variations of Bruegel and other painters on the Tower of Babel, offers a journey through different periods staged across the tower through which Giovanni Battista, its main character, moves from a world of medieval type to the Renaissance and the Napoleonic wars. By developing the narrative and mythical possibilities of Bruegel’s painting, the album simultaneously builds a disparate architectural ensemble, where heterogeneous societies live between the enthusiasm of the builders and the threat of ruin. Other central references, such as Leonardo da Vinci and Paracelsus, alongside Piranesi, inform the building’s architecture and plot. This meeting with Benoît Peeters is an opportunity to hear him develop the ways in which the universe of the Renaissance became a source of inspiration.
LAURENT GERBIER
(Université François Rabelais de Tours, InTRu – Interactions, Transferts, Ruptures artistiques et culturelles)
Renaissance et bande dessinée : contextes, conditions et enjeux d’un dialogue
En replaçant la « bande dessinée de la Renaissance » dans le contexte plus large des pratiques de la bande dessinée historique, on cherchera à interroger l’usage de la bande dessinée comme vecteur de vulgarisation pour les sciences de la Renaissance. À travers un ensemble de cas et de cases, on essaiera de dépasser le face-à-face d’une matière passive (la Renaissance comme « sujet » du récit) et d’une forme adventice (la bande dessinée comme « vecteur » abstrait du récit) pour prendre en considération les conditions d’un dialogue fécond entre les deux. On tentera enfin en conclusion de renverser la perspective pour demander non plus ce que la bande dessinée peut apporter à la Renaissance mais, de manière plus inattendue, ce que les études renaissantes ont à apporter à l’étude de la bande dessinée.
By placing “Renaissance comics” in the broader context of the practices of historical comics, we will seek to question the use of comics as a vector of popularization for the study of the Renaissance. Through a set of case studies, we will try to go beyond the dichotomy between passive subject-matter (the Renaissance as the “subject” of the story) and adventitious form (comics as an abstract “vector” of the narrative) to take into consideration the conditions for a fruitful dialogue between the two. Finally, we will try to reverse the perspective to ask not what comics can bring to the Renaissance but, more unexpectedly, what Renaissance studies have to contribute to the study of comics.
Répondant(e)s || Respondents
MOTOAKI HARA
Spécialiste de la Renaissance italienne à l’Université de Tokai (Japon) et scénariste du manga Cesare (13 vol.) co-réalisé avec la mangakate Fuyumi Soryo, qui met en scène les aventures de Cesare Borgia
ELISABETTA MENETTI
Spécialiste de littérature italienne à l’Université de Modène (Italie) et scénariste, avec l’historien Carlo Baja Guarienti, de la transposition récente en bande dessinée de l’Orlando innamorato de Boiardo (Orlando innamorato – Il Giardino di Dragontina e Rocca Crudele) avec Marco Aldrighi et Lucia Gabbi.
FABRICE PREYAT
Chercheur auprès du FNRS et professeur à l’Université libre de Bruxelles, spécialiste d’histoire littéraire et sociologie de la littérature au XVIIe siècle ainsi que de la bande dessinée.
Organisé par || Organised by
Association RHR, l’Atelier XVIe siècle, le GEMCA de Louvain, le Medieval and Renaissance Center of New York University, la Société des Amis de Ronsard du Japon (SARJ) et la Société canadienne d’Études de la Renaissance.
7e séance | 7th session
Dominations culturelles
Cultural dominations
vendredi 9 décembre 2022 | Friday, December 9, 2022
à 9h-12h (New York) / 14h-17h (Londres) / 15h-18h (Paris) / 22h-01h (Tokyo) / 23h-02h (Sydney)
at 9am-12pm (NY) / 2-5pm (London) / 3-6pm (Paris) / 10pm-1am (Tokyo) / 11pm-2am (Sydney)
MARY NYQUIST (University of Toronto)
‘In the Privative’: Euro-colonialism, Negation, and Domination
PABLO GOMEZ (University of Wisconsin-Madison)
Muffled Histories: Archives, Bodies, and Nature in the Black Atlantic
Répondant(e)s || Respondents
Sarissa Carneiro (Pontificia Universidad Catolica de Chile)
Luis Fernando Bernabé Pons (Universidad de Alicante)
Justine Walden (Université de Wisconsin-Madison)
Organisé par || Organised by
Center for Early Modern Studies, University of Wisconsin-Madison
Atelier XVIe siècle, Sorbonne Université
Association Humanisme et Renaissance
6e séance | 6th session
Vulgarisation, transmission: centres, musées et bibliothèques
Vulgarization and dissemination: centers, museums and libraries
vendredi 23 septembre 2022 | Friday, September 23, 2022
9h-12h (New York) / 14h-17h (Londres) / 15h-18h (Paris) / 22h-01h (Tokyo) / 23h-02h (Sydney)
Chiara Lastraioli | CESR, Tours
Le juste équilibre : recherche fondamentale et diffusion scientifique du Centre d’études supérieures de la Renaissance
Stephen Parkin | The British Library, London
Research questions, challenges, and dissemination to the public: the case of the Leonardo da Vinci exhibit at the British Library
Répondant(e)s || Respondents
Luisa Capodieci | Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne
Philippe Desan | University of Chicago
Katell Lavéant | Utrecht Universiteit
Organisé par || Organised by
Atelier XVIe siècle
Centre Montaigne, Bordeaux
Gruppo di Studio sul Cinquecento Francese
Medieval and Renaissance Center, NYU
5e séance | 5th session
Histoire matérielle et histoire de l’objet | Material history and history of the object
8 avril 2022 | April 8, 2022
10h-13h (NY) / 15h-18h (Londres) / 16h-19h (Paris) / 23h-02h (Tokyo) / 24h-03h (Sydney)
Angela McShane | University of Warwick
Through the Drinking Glass:
Pints of Beer and Performative Materialities in Early Modern England
This paper explores the early modern history of the pint, as an object, a drink, and a measure. Drawing upon a wide range of object, image and textual sources, and benefiting from the theoretical lenses of material performativity and praxeology, the paper shows how the relationship between objects, drinks, and measures has been socially and culturally constructed over time. It argues that these material insights not only help us to understand the deeper cultural processes at play in the routines and rituals of convivial drinking, but also help us to understand their wider role in social and political change.
Isabelle Paresys | Université de Lille
Le Camp du drap d’or numérique : enjeux de la restitution 3D
des cultures matérielles curiales du début du XVIe siècle
Dans un contexte de multiplication des études sur la culture matérielle et sur les cours européennes à la Renaissance, notre recherche vise à restituer le cadre matériel et visuel dans lequel François Ier de France et Henry VIII d’Angleterre se mirent en scène, avec leurs cours, lors de la rencontre exceptionnelle surnommée le Camp du drap d’or (7-24 juin 1520, au sud de Calais). Seront abordés le travail préparatoire à la restitution numérique 3D des infrastructures textiles et les enjeux de cette modélisation.
Répondant(e)s | Respondents
Henry Turner | Rutgers University
Giorgio Riello | European University Institute
Myriam Marrache-Gouraud | Université de Poitiers
Organisé par || Organised by
Institute of Medieval and Early Modern Studies, Durham University
Center for Early Modern Studies, University of Wisconsin-Madison
The Society for Early Modern French Studies
The Warburg Institute, University of London
4e séance | 4th session
Études sur les femmes | Women’s Studies
Affiche | Flyer
4 février 2022 | February 4, 2022
10h-13h (NY) / 15h-18h (Londres) / 16h-19h (Paris) / 23h-02h (Tokyo) / 24h-03h (Sydney)
Michèle Clément | Université Lyon 2, France
Étude sur les femmes et nouvelles voies de la recherche sur la Renaissance
Études sur les femmes, études féministes, études sur le masculin, études du genre, études queer… les étiquettes sont nombreuses pour définir les manières nouvelles d’appréhender les productions littéraires, les échanges culturels et les positionnements sociaux depuis une quarantaine d’années, en tenant compte du genre des producteurs et productrices du XVIe siècle. Les historiennes et historiens ont été plus tôt concernés que les littéraires, les collègues canadiens et états-uniens plus tôt que les collègues européens. C’est au tout début des années 1980 que les choses ont commencé à émerger dans le monde universitaire et la France a été lente à rejoindre le mouvement, depuis une petite vingtaine d’années, et encore timidement sur les problématiques de genre qui suscitent toujours des réticences.Là où les historiennes et historiens ont une revue depuis 1995, Clio. Femmes, Genre, Histoire, les littéraires n’ont pas d’instrument ad hoc. Là où les historiennes et historiens ont disposé d’une Histoire des femmes en Occident en 1991, les littéraires ont disposé de Femmes et littérature. Une Histoire culturelle en 2020. Peut-on, grâce à une perspective cavalière sur les quarante dernières années, tirer quelques éléments pour relever les réticences et éclairer les effets de ces nouveaux questionnements sur l’analyse de la Renaissance ?
Hélène Cazes | University of Victoria, Canada
Les Genres de l’anatomie : la « nature » de la femme
Le projet Perfecta (La perfection féminine entre discours anatomiques et défense des femmes, XVIe-XVIIIe siècles) interroge la coïncidence temporelle entre le discours sur le corps féminin que développent les « nouveaux » anatomistes après Berengario da Carpi et la revendication des femmes à la visibilité et à l’égalité. L’inclusion, difficile, du féminin dans un système jusque-là décliné au masculin ébranle l’entière compréhension du corps comme celle de l’humanité. Empruntant à la théorie du genre les notions de visibilité, stéréotype, spectre et sexe biologique, le projet Perfecta a documenté les discours, passés en récit de « découverte », sur l’appareil génital féminin chez les anatomistes et chirurgiens de la première modernité. Il trace une généalogie pour la visibilité anatomique donnée à la « nature » des femmes. La surprise la plus frappante de cette récolte de textes et images est celle de l’insuffisance des notions de « sexe », de « donnée biologique » pour décrire ce qui n’appartiendrait pas au genre dans l’identité sexuée. Car les anatomistes utilisent et construisent le genre… En présentant quelques textes (Berengario da Carpi, Estienne, Paré, Pictorius, Joubert) sur la « nature des femmes », la pureté des vierges et les preuves de la virginité, nous documenterons les rencontres et heurts entre discours anatomique et discours sur le genre féminin. Comment faire sens d’un corps sans queue ni tête, privé de tradition savante, aux temps de l’humanisme ? L’anatomie fait-elle la lumière sur l’invisible ? Serait-ce la visibilité revendiquée, à la même époque, par les premières féministes ? Ou bien, le genre ferait-il autorité ? Surtout, nous nous attarderons sur la nécessaire prudence quant à l’application des catégories du genre pour l’analyse des cultures de la première modernité, quand ces catégories reposent sur un très court récit de la modernité, où la Renaissance occupe la fin du premier chapitre et où le recours à des documents anciens sert parfois des fins très contemporaines, au prix de la nuance et de l’exactitude.
Répondant(e)s | Respondents
Gary Ferguson | University of Virginia
Scott Francis | University of Pennsylvania
Colette Winn | Washington University in Saint Louis
Organisé par || Organised by
RHR (Association d’études sur la Renaissance, l’humanisme et la Réforme)
Société canadienne d’Études de la Renaissance)
3e séance | 3rd session
Continuités historiques | Historical continuities
Affiche | Flyer
11 décembre 2021 | December 11, 2021
9h-12h (NY) / 14h-17h (Londres) / 15h-18h (Paris) / 22h-01h (Tokyo) / 23h-02h (Sydney)
Daniel Kapust | University of Wisconsin-Madison
Republican, Democrat, Imperialist:
Three Political Theory Encounters with Machiavelli
Republicanism, democracy, and imperialism are concepts of perennial interest to scholars of antiquity, medieval Europe, and early modern Europe. These concepts, in turn, are each central to different ways of interpreting Machiavelli within contemporary political theory. The goal of this seminar, then, is to introduce three significant bodies of political theory scholarship on Machiavelli: Machiavelli the republican, Machiavelli the democrat, and Machiavelli the imperialist. In surveying each approach, I will also put Machiavelli into conversation with early modern, medieval, and classical thinkers, such as Hobbes, Bruni, Dante,and Cicero. My goal is not to settle on one reading of Machiavelli, but rather to illustrate how and why political theorists working from a range of approaches read him in such different ways.
Estelle Doudet | Universités de Lausanne et Grenoble Alpes, IUF
Le moyen français, temps du medium ?
Repenser les temporalités, les objets et les média de l’histoire des lettres et des arts
Le global turn a modifié en profondeur l’étude des géographies littéraires, l’ancienne opposition des centres et des marges se réinventant sous la forme de circulations. Qu’en est-il des temporalités littéraires ? Pour complexifier une histoire évolutionniste qui a longtemps étudié les périodes comme des successions d’états de langue et de pratiques d’écriture marquées par d’éclatantes ruptures, est-il possible de mobiliser diverses notions, la contemporanéité, le temps profond, l’enchevêtrement temporel, utilisées entre autres par les archéologues des savoirs et des media ? Le moyen français, un état de la langue et des écritures en français que les historiens datent usuellement du 14e au 16e siècle, est à cet égard un cas intéressant car il porte un nom qui le désigne comme un temps du medium, dans le double sens de transition temporelle (fin du Medium Aevum et/ou début de la Renaissance ?) et de développement de nouvelles formes de communication (imprimerie, machines optiques, etc.). L’exemple des dispositifs télévisuels, qui ont été omniprésents entre 1350 et 1550 sous la forme d’appareils concrets et de fictions de représentations, sera choisi pour analyser la complexité des temporalités illustrée par les œuvres en moyen français (continuité, invention, Nachleben). Il ouvrira le dialogue sur les manières dont nous pouvons repenser nos propres approches des « périodes » en histoire des arts et des littératures.
Répondant(e)s | Respondents
Michelle Clarke | Dartmouth College
Thierry Amalou | Université d’Artois
François Cornilliat | Rutgers University
Organisé par la FISIER en collaboration avec || Organised by FISIER in collaboration with
Association V.-L. Saulnier; Atelier XVIe siècle, Sorbonne Université; Center for Early Modern Studies, University of Wisconsin-Madison; Renaissances (CSLF)-Université Paris Nanterre.
2e séance | 2nd session
Langues, traductions et transferts | Languages, translations, and transfers
Affiche | Flyer
8 octobre 2021 | October 8, 2021
9h-12h (NY) / 14h-17h (Londres) / 15h-18h (Paris) / 22h-01h (Tokyo) / 23h-02h (Sydney)
JEAN-LOUIS FOURNEL | Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis
Traduction et système européen des langues vernaculaires :
spécificités et effets de la traduction horizontale
Dans l’histoire de la traduction, la principale spécificité de la première modernité ne renvoie sans doute pas à l’importance épistémologique ou culturelle des pratiques de traduction (elles comptaient tout autant dans l’antiquité romaine ou dans le long Moyen Age ; elles étaient évidemment cruciales dans le développement du premier humanisme au Quattrocento) mais à la modification du « système des langues vernaculaires » qui est en jeu dans le développement des traductions au XVIe siècle, transformation renforcée par la croissance exponentielle de l’imprimerie comme proto-industrie. Par « système des langues », j’entends l’ensemble des langues vernaculaires européennes jouissant potentiellement de statuts équivalents, pour lesquelles sont revendiquées des profondeurs historiques comparables et, enfin, qui sont pensées dans leurs relations (faisant ainsi « système » donc). Ces critères croisés justifient l’usage, après Gianfranco Folena, de l’expression de « traduction horizontale » pour parler des traductions entre vernaculaires (ou entre vernaculaire et néo-latin). L’intervention tentera de brosser rapidement un tableau des effets que la multiplication des traductions horizontales induit dans la hiérarchie des langues, dans le statut de l’auteur ou de l’œuvre et dans la place des questions linguistiques au sein de l’histoire des idées.
JANE TYLUS | Yale University
“What’s sent out is no longer yours”: early modern translation and the orphaned text
The idea of the author as care-taker, parent, guardian or overseer who ideally nurtures the work and sees it through its birth, maturation, and public entrance into the world has found numerous forms of expression at least since Horace’s Epistles – often paired with sentiments of angst about a work’s premature departure and vulnerability to hostile readers. Particularly with the advent of print in the early modern era, the discourse of foiled parenting and protection becomes increasingly widespread. Or as Angelo Poliziano notes in his Latin epigram to a friend, cited in the title for my talk: “Once your work has been sent out, it’s no longer yours” (“non tua,” the same phrase Eurydice addresses to Orpheus when his backward glance condemns her to the underworld a second time). The process of translation can be said to exacerbate this loss of control over one’s words even further. While I will begin by looking at the larger landscape of authorship, parenting and loss in late medieval and Renaissance Europe, my primary remarks will focus on these dynamics as expressed through early modern cultures of translation. Examples will be drawn from a range of figures, including Petrarch, Leonardo Bruni, John Florio, and anonymous translators of religious texts who invoked a vocabulary of charity with regard to the orphaned works of earlier writers.
Répondantes | Respondents
Ingrid De Smet | University of Warwick
Patricia Falguières | EHESS Paris
Elsa Kammerer | Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis
Organisé par la FISIER en collaboration avec | Organised by FISIER in collaboration with
Centre Interuniversitaire de Recherche sur la Renaissance Italienne (CIRRI), Paris 3; Institut de Recherche sur la Renaissance, l’âge Classique et les Lumières (IRCL), Montpellier; International Association for Neo-Latin Studies; Medieval and Renaissance Center, NYU.
1e séance | 1st session
Humanités numériques | Digital humanities
28 juin 2021 | June 28, 2021
Anthony Grafton | Princeton University
Digital Editions of Marginalia: Practices, Problems and Prospects
In this talk I will present some recent digital editions of learned marginalia from the early modern period: Annotated Books on Line, the Parker Library on the Web, and Archaeology of Reading. In each case, I will try to bring out the special value of the digital medium for this sort of material, emphasizing the special features of each enterprise. I will also present a new collaborative project of my own, an edition of the marginal notes of Bernardo Bembo in his copy of the Letters of the younger Pliny, held at Stanford University Library, and discuss the ways in which I have drawn on the experience of the other projects as I design this new one. Finally, I will draw some general conclusions about the advantages and the disadvantages of such editions, and the roles they can play as the study of reading and marginalia continues to develop.
Marie-Luce Demonet | Institut Universitaire de France, CESR, Tours
Dérives et récidives : distance salutaire et approche cognitive
Les effets négatifs de la technologie numérique appliquée sans discernement aux humanités commencent à être bien évalués : prendre pour fin en soi ce qui devient un instrument financièrement soutenu de valorisation académique aux dépens des recherches fondamentales, masquer ou sous-estimer les difficultés comme la reconnaissance optique de caractères (OCR) appliquée aux documents anciens, ou amplifier les promesses des « quantum learning machines ». Les résultats obtenus paraissent décevants et leur visibilité médiocre. Toutefois, si mettre en ligne et en accès libre les Essais de Montaigne et les œuvres de Rabelais ne semble pas élargir le lectorat des auteurs de la Renaissance et laisser encore indifférents beaucoup de spécialistes, des équipes confirmées, fortes des solutions élaborées avec divers partenariats, poursuivent leurs entreprises. Ainsi, de nouvelles initiatives émergent pour élaborer des corpus avec la distance critique nécessaire et l’obstination indispensable à l’augmentation d’abord qualitative des connaissances sur les textes, leurs auteurs, leurs bibliothèques. C’est ainsi que le projet Monloe (Montaigne à l’œuvre) commencé il y a presque dix ans continue à s’enrichir et qu’un nouveau site Rabelais, à la fois érudit, plaisant et actuel, pourrait voir le jour.
Répondant(e)s | Respondents
Simone Albonico | Université de Lausanne
Ann Blair | Carl H. Pforzheimer University Professor, Harvard University
Eric M. Johnson | Director of Digital Access, Folger Shakespeare Library
Modération et traductions français-anglais | Monitoring and translation French-English
Eugenio Refini (Medieval and Renaissance Center, New York University)
Ullrich Langer (Center for Early Modern Studies, University of Wisconsin-Madison)